Bon, il ne faut rien exagérer tout de même, je ne suis pas de celles qui vont acheter un truc moche juste sous prétexte qu'il est moins cher (si si ce genre de personne existe réellement dans la Vie la Vraie) (mais la pintade n'est pas une dinde, oh !) mais j'avoue que malgré mes magnifiques résolutions pleines de parcimonie et d'économie qui feraient frétiller les moustaches de mon banquier (qui n'a même pas de moustache, c'est pour dire) un petit libellé -50% sur un produit qui me fait de l’œil depuis pas mal de temps à tendance à me dévergonder.
Et en plus, ce n'est même pas de ma faute, puisque j'avais juré que je ne rentrerai pas dans une parfumerie avant le 28 février, et que j'y ai été poussée à l'insu de mon plein gré. Si si.
A cause d'une amie, d'abord, qui m'a donné mon cadeau de Noël en janvier ... un chèque cadeau chez Marionnaud (elle me connait bien, la bougresse, je suis tellement souvent dans ce fichu magasin que je songe à y faire expédier mon courrier). Donc forcément, j'y suis allée. Et forcément, je suis tombée sur des bidules en soldes. Et forcément, j'ai acheté. Et forcément, j'ai acheté en soldes parce que ça me permettait d'avoir plus de machins-bidules (comme dirait mon batteur) (mon batteur, c'est mon Monsieur Pintade, hein, pas un machin pour faire des œufs brouillés) (quoi qu'il lui arrive aussi de faire des œufs brouillés mais ce n'est pas le sujet) (c'est parce qu'il est batteur, aka joueur de batterie) (l'instrument de musique, pas le truc pour alimenter un bidule en énergie) (c'est compliqué).
Du coup j'ai craqué pour des trucs que je ne pensais pas réellement acheter vraiment-pour-de-vrai un jour, mais qui me faisaient de l’œil depuis longtemps. J'ai pris un pot de Météorites de Guerlain (les Perles du Dragon de la collection Noël 2012 qui ont l'avantage de bien aller aux teints de pieds de lavabo tels que le mien) (et puis 7 euros au lieu de 44 et des yaourts bulgares, c'était une occasion à saisir) et un crayon liner de Chanel (la teinte 85, Grenat) (qui n'était pas soldée mais qu'il me fallait pour assortir à la palette Harmonie du Soir de la même maison que j'ai obtenue suite à une longue quête digne des Chevaliers de la Table Ronde). J'ai failli craquer pour un fard à paupière gris-foncé-argenté de chez Lancôme, mais j'ai été bougrement raisonnable et je l'ai reposé.
1) Il est très difficile de prendre en photo les Météorites et de faire en sorte que leur couleur soit réaliste (puisque ces petites billes sont autant bourrées de reflets pailletés qu'un éternuement de licorne sous LSD)
2) Une photo ne rend pas l'odeur et c'est fichtrement dommage vu la fragrance de violette qui sort de ce joli ptit pot.
3) Avec un background aussi glorieux que la planche à découper le parmesan du batteur, il ne fallait pas s'attendre à un miracle.
Coup de faiblesse n°1, check.
Bon, tu me diras, ce n'était pas si grave. Oui mais.
Oui mais.
Oui mais à la deuxième démarque, j'y suis retournée. Pas pour m'acheter du maquillage, nooon, pour un soin pour le visage, en réalité (ma bobine a tendance à craqueler sous l'effet du froid, un peu façon Joconde, mais en moins artistique) (sur elle ça fait rejaillir le poids de l'art du sfumato à travers les siècles, sur moi ça fait juste moche). Soin que je n'ai pas acheté, parce que, happée par la deuxième démarque que je n'avais pas vu venir (je me tenais soigneusement à l'écart de toute information soldesque, ce qui prouve bien à quel point j'avais l'intention d'être raisonnable et pondérée), j'ai oublié.
Oui, je sais.
En fait, je suis retombée presque par hasard, comme ça, en soulevant un pot de terracotta, sur la petite ombre à paupières de chez Lancôme (coloris G50 Last Night) qui m'avait fait de l’œil (paupière --> œil, qu'est-ce qu'on se marre chez les pintades) la première fois et que j'avais candidement reposée. Sauf que là, vu qu'elle était soldée à -70%, faut pas déconner, elle a fini dans mon panier. Et puis au stand des parfums, je suis tombée sur un énorme flacon d'Aqua di Gioia essenza (de Giorgio Armani), à 70% lui aussi.
Aqua di Gioia, c'est le parfum que j'utilise pour parfumer mon linge (j'en dépose un pschiiiiit sur un coton que je suspends dans un sachet en gaze dans mes armoires) et ma pauvre personne pour aller dormir (et quelque fois, l'été, quand il fait très chaud, pour sortir tellement il sent le frais), donc autant vous dire que j'en fait une consommation industrielle. Et que mon flacon at home était pratiquement vide. Et puis ma petite ombre à paupières se sentait bien seule dans son panier. Dans mon immense bonté, je lui ai donc ajouté un compagnon (argument de tellement mauvaise foi que Sprenger et Instoris doivent se retourner dans leurs tombes soufrées).
Et puis, comme mon batteur est migraineux (je crois n'avoir jamais passé une journée sans l'entendre chouiner sur un mal de tête, le pauvre) (mon père me disait que le mal s'attaque toujours à la partie la plus faible de l'individu mais je ne suis pas un monstre), j'ai également attrapé au passage un petit pot de Baume Miracle de Bi Mât Cây, histoire de le tester sur un cobaye (et puis il était à -50%) (le baume, pas le cobaye).
Coup de faiblesse n°2, check.
Je suis repartie avec un vernis Essie (Leading Lady, non soldé, mais bon sang ce qu'il m'a tapé dans l’œil, le fourbe) et un duo de vernis Manucure Couture de chez Yves Saint-Laurent (le n°7, composé d'un marron chocolat et d'un vert menthe irisé).
Coup de faiblesse n°3, check.
Et pendant que le batteur allait promener son nez du côté des parfums hommes (et mettait en lumière un fait absolument extraordinaire : Givenchy exhale de sublimes arômes de fromage de chèvre), je suis lamentablement tombée dans les soldes maquillages et suis repartie avec une palette Ombres Duo Lumières d'Yves Saint-Laurent (la n°1, Or Beige Céleste d'un côté, Brun Austral de l'autre) (des teintes que j'adore au plus haut point à -50%, woohoo) et deux Rouges Shine Automatique de Guerlain (les teintes 202 Mi-Mai et 263 A La Parisienne) (à -30% seulement, mais je suis tellement amoureuse des rouges à lèvres de Guerlain que je me suis tant pis, allons-y, soyons fous, tout fout le camp chez les toucans) (tout ça).
Coup de faiblesse n°4, check.
Pour les rouges, A La Parisienne (je suis fan de ce nom, c'est idiot) à gauche, Mi-Mai (celui-là est chouette aussi) à droite.
Oh, tiens, une photo de famille histoire de me déclencher des palpitations
Je me hais.