Quand elle est sortie, un intense dialogue entre ma carte bleue et moi a mené à une crise aiguë de schizophrénie :
Moi : Je la veux, je la veux, je la veux, par tous les Dieux je la veux !
Ma CB : Hé ho, on se calme la volaille, au prix du gaz, t'es pas folle ?
Moi : ... Bon ben ... Je vais attendre un peu alors tu crois ?
Ma CB : Voilà. Brave bête, sois raisonnable.
Et bien ma CB est une gourgandine. Parce que j'ai suivi ses conseils, et résultats des courses, quand, après Noël, j'ai eu un peu de piécettes pour faire l'acquisition de cette merveille et bien ...
Et bien elle n'était plus en magasin.
Nulle part.
Le drame.
S'est alors ensuivie une longue quête digne de la quête du Graal pour la débusquer, moi brandissant ma Visa d'une main de fer telle un chevalier sans peur et sans reproche (j'ai failli dire une chevalière, mais je me suis visualisée avec la tronche d'une bague à initiales et ... voilà), avec mon fidèle écuyer (un peu blasé sur la fin), Sir Monsieur Pintade (Sir Chouinette par moments), écumant les parfumeries de France et de Navarre ... En vain. Même papy internet (l'outil indispensable de tout chevalier en quête des temps modernes) a failli.
Ce fut à ce moment précis, alors que tout espoir avait disparu, que quelque part dans les tréfonds de ma mémoire embrumée a surgi un souvenir enfoui, un éclair de lucidité digne de la révélation onirique du tableau périodique des éléments de Mendeleïev : mais c'est bien sûr, il existe un second Marionnaud chez moi, au centre commercial ! (ça fait très années 90 de dire "centre commercial", ça me rappelle les sitcoms de M6). J'ai alors dégainé mon pigeon voyageur (alias mon portable) pour appeler le-dit Marionnaud et demander (sans grand espoir) si par hasard, au fond d'un tiroir ...
Et bien par hasard, au fond d'un tiroir, il y avait THE palette.
Joie.
Bonheur.
Allégresse.
Je suis rentrée en serrant mon trésor contre mon coeur, avec le sourire béat qu'avait certainement Alexandre le Grand après la prise de Milet.
Alors j'ai frimé comme une gueuse en faisant des photos de groupe avec mes cadeaux de Noël :
Mais bon, comme là on ne voit pas franchement les couleurs des fards (merci Instagram), voici la photo de la collection sur le site de Chanel :
Pour une fois, les fards ne sont pas cuits mais pressés (en forme de boutons emblématique de la fameuse veste noire de Chanel)(c'est tellement joli qu'on rechigne presque à y tremper le pinceau, mais que diable, c'est fait pour être utilisé, après tout), ce qui garantit un prélèvement au pinceau plus aisé et une pigmentation vraiment très satisfaisante. Ils sont extrêmement faciles à travailler, même quand on est maladroite à gauche et gauche à droite (comme c'est mon cas), se fondent admirablement les uns aux autres et offrent de multiples possibilités de combinaisons, du plus soft au smoky de soirée. Et, ce qui est fort appréciable, ils font très peu de chutes. Chouette chouette, donc.
Vu que j'aime beaucoup l'effet assez intense que l'on peut obtenir avec ces fards, voici un petit make up en 10 minutes chrono, bête comme chou et finalement plutôt passe partout, pour une soirée improvisée ou même pour allez faire vos courses à Leclerc, pourquoi pas (suivez mon regard). Comme d'habitude, une liste des produits que j'ai utilisés :
1) Une base. En l'occurrence celle de Gosh.
2) La palette Harmonie du Soir, de Chanel (ben oui, forcément, faut suivre, hein)
3) Le stylo eyeliner waterproof de Chanel aussi, coloris 85 Grenat.
4) Le mascara Sublime, de Chanel itou.
Et des photos pourries.
Ouais, je sais.
Raté.
Si toi aussi tu veux faire pareil (tu pourrais sans doute faire tellement mieux, mais peut-être souhaites-tu te rabaisser), c'est très simple :
1) D'abord, la base, tu connais la musique, on pose au doigt, on laisse pénétrer le temps d'un entrechat dans la salle de bain parce que le carrelage est froid.
2) Avec le stylo liner grenat, j'ai souligné mes cils supérieurs et inférieurs en traçant un trait assez soutenu au ras de cil, que j'ai fondu au doigt au coin externe en l'étirant légèrement vers la tempe.
3) Hop hop, pinceau plat, le taupe sur la paupière mobile en tapotant pour une couleur uniforme.
4) Avec un pinceau pour creux de paupière, j'ai pris le prune-bordeaux et je l'ai placé au coin externe (en le fondant légèrement avec le liner qui est d'une teinte très proche) et en creux de paupière (donc) en le dégradant vers les tempes (pour éviter l'effet "j'ai un oeil au beurre noir d'accord, mais tu verrais la tronche de l'autre !")
5) Avec un pinceau fluffy (un pinceau niais, quoi) (pardon), j'ai pris le rose, que j'ai déposé en illuminateur sous le sourcil, en le fondant avec le prune-bordeaux qui squatte mon creux. Toujours dans l'optique d'éviter le "j'me suis battue comme une mangouste à la récré, fallait voir ça ! Ali/Foreman à côté, c'était du poil à gratter !".
6) On reprend le pinceau plat (si c'est le même, on le nettoie bien avec un mouchoir en papier) et on le plonge cette fois dans le doré pour la touche finale en coin interne et en ras de cils inférieurs sur environ un quart de l'oeil (en gros jusqu'à la pupille quand on a le regard fixe d'un mérou mort) (par exemple celui qu'on a en attendant le métro) pour ouvrir le regard (c'est beau, c'est chouette, et ça fait des paillettes)
7), Allez zou, ça fait 9 minutes déjà, j'suis à la bourre, mascara, et le show doit go on !